Depuis plusieurs siècles, des voyageurs, illustres ou non, ont laissé des écrits évoquant leurs impressions en parcourant le Sundgau. Philippe Lacourt et Paul-Bernard Munch ont sélectionné les textes de près d’une trentaine d’auteurs francophones, certains célèbres (Montaigne, Chateaubriand, Daudet), d’autres inédits (de Golbéry), voire méconnus (Denis ou Moriac). Ces contributions sont mises en perspectives par la problématique de la relation particulière entretenue, entre l’Alsace et le reste de la France, depuis 1648, année où l’Alsace est devenue française.
L’intérêt de ces deux volumes réside avant tout dans le fait que, pour le première fois, ces textes sont pourvus de notes, lesquelles permettent d’en préciser le sens, d’identifier les lieux et les monuments visités, tout en y relevant certaines erreurs. De plus, ces deux volumes offrent un panorama complet du Sundgau, aussi bien géographiquement puisqu’une grande partie de ses localités y sont citées, que chronologiquement, du milieu du XVIIe siècle jusqu’à l’Entre-Deux-Guerres.
Le premier volume présente les récits de découverte du Sundgau jusqu’à l’annexion prussienne de 1871. Les voyageurs sont étonnés par « cette terre qui est en France et non terre de France » (Voltaire). Le second volume est consacré aux voyageurs français durant la période allemande, puis aux textes méconnus du Mulhousien Edouard Benner. Celui-ci, dans les années 1930, a parcouru le Sundgau afin d’en découvrir les richesses artistiques. Au crépuscule de l’une de ses promenades, il s’exclamait : « Nous sommes ainsi arrivés au terme de nos excursions dans le Sundgau, guidés par la préoccupation de recueillir les souvenirs du passé susceptibles d’offrir quelque intérêt. Puissent nos modestes recherches contribuer à faire mieux connaître et permettre d’apprécier davantage les aspects si riants et si variés de ce coin de l’Alsace ! ».